Parfois, il y a des événements imprévus qui chamboulent et déstabilisent en quelques jours des agencements savamment élaborés… Le coronavirus est l’un d’eux. A tort ou à raison, la question n’est pas là. Au-delà des enjeux de prévention, émergent déjà des problématiques économiques. Tout est donc réuni pour mettre sous grande tension le corps social.
Traditionnellement, les acteurs institutionnels de l’entreprise (Direction, partenaires sociaux) s’emparent assez vite de ce type de sujet. Le service de santé au travail déploie ses messages de prévention avec l’appui de la communication interne, la Direction présente ses mesures et échange avec les partenaires sociaux dans le cadre du CSE pour s’accorder sur les mesures à disposition en fonction des situations et des contextes. L’enjeu est alors de rester factuel, de ne pas se substituer aux services de santé mais d’accompagner les émotions pour se concentrer sereinement à la fois sur la prévention et sur la continuité des activités opérationnelles. Car toute la difficulté est là.
Pour y parvenir, les managers, le troisième pilier de l’animation du corps social, sont à mobiliser et surtout à accompagner. Ce volet est malheureusement trop souvent négligé en ne se focalisant que sur la relation sociale et la communication interne générale. Pourtant, ce sont eux qui, au quotidien, se retrouvent en première ligne face à leurs équipes pour gérer leurs interrogations légitimes, de possibles tensions internes entre salariés, les impacts organisationnels, la continuité de l’activité et les urgences opérationnelles. Tout cela en maîtrisant également leurs propres angoisses. Dans ces moments d’instabilité, se joue aussi une double responsabilité : la leur bien sûr mais aussi celle de l’organisation qu’ils représentent. Sans une bonne compréhension des enjeux, les risques de maladresse et de tensions sont grands. Sans eux, point de démultiplication de la communication et des remontées d’information.
Alors, dans l’agitation et la précipitation qui s’amorcent, quelques réflexes sont à conserver :
1/ Donner en permanence aux managers le bon niveau d’information pour leur permettre d’être crédibles (ils doivent bénéficier d’un canal d’information et de discussion spécifique avec la Direction et la médecine du travail)
2/ Leur rappeler leur rôle et leur importance dans la prévention, la continuité des activités économiques et l’animation du corps social, même en ces temps difficiles
3/ S’assurer qu’ils ont réellement les moyens de gérer ce qui est attendu d’eux et d’y consacrer le temps nécessaire en réévaluant si besoin leurs priorités immédiates
4/ Partager les bonnes pratiques et s’aligner sur les dispositifs mis en œuvre pour renvoyer l’image d’une organisation cohérente et éviter des systèmes à plusieurs vitesses au sein de la même organisation – ce qui signifie d’avoir une boîte à outils claire et évolutive proposée par la Direction en accord avec les partenaires sociaux
Cela implique d’instaurer un rituel d’échange qui durera le temps qu’il faudra en s’appuyant si possible sur ce qui existe déjà pour renforcer la crédibilité des processus habituels de l’entreprise.
En n’oubliant surtout pas les managers dans le processus de gestion et d’animation, nous ferons en sorte d’éviter que des tensions sociales s’ajoutent inutilement aux problématiques de santé et économiques. Direction, représentants du personnel et managers ont ainsi chacun un rôle à jouer et une responsabilité à assumer.
Besoin d’un conseil ou d’un accompagnement ? Contactez-nous !
3 commentaires sur « Aider le manager confronté à l’épreuve du Coronavirus »